Un petit coup de gueule! :col:
Il y avait l'opinion d'un homme dans la presse de ce matin. Il critiquait le fait que les profs de Montréal auraient maintenant 20 journées pédagogiques au lieu de 18. Il critiquait surtout la raison donné par la commission scolaire: permettre aux prof de souffler un peu plus.Il trouve que nous avons assez de vacances comme cela avec l'été...
J'en ai assez d'entrendre les gens parler sans savoir. Je travaille 200 jours et je suis payé pour 200 jours. Mes vacances, comme il le dit si bien, n'en sont pas puisque je ne suis pas payé. Je suis en congé mais sans solde!. Je n'ai pas de paie de vacances(4%) et mes journées fériées ne sont pas payées...
On ne travaille pas physiquement mais mentalement. Je crois que toute personne travaillant avec des humains peut comprendre la fatigue mental que nous ressentons lorsque nous formons les enfants des autres. Ce stress est constant. Lorsque je reviens ;a la maison je ne peux pas mettre ma "swich" à off, Les problèmes de mes élèves me suivent et restent dans mon esprit où que je vais. Quand un enfant est en détresse et que tu ne peux rien faire faute de moyens, ça te trotte longtemps dans l'esprit et te gruge tes énergies. Des enfants en difficultés académiques ou de comportements nous en avons tous mais on en a de plus en plus d'année en année! J'ai 26 élèves(max de 27). J'enseigne en 5e année et 6e année. Ma classe est donc double. J'ai deux élèves de niveau 2e-3e année même s'ils ont 12 ans. J'ai aussi deux élèves ayant un déficit d'attention. Une autre incapable de socialiser et quelques élèves plus grouillant comme dans n'importe quelle classe. J'ai des élèves en 5e qui sont extrêmement faible et qui sont en réalité de niveau 4e année soit en maths ou en français... Je suis chanceuse cette année parce que je n'ai pas de trouble de comportement. J'ai une belle classe et je me trouve chanceuse puisque si j'enseignais en ville (je suis en milieu rural), j'aurais plus d'élèves et plus d'élèves ayant soit des troubles académiques ou de comportement. C'est la réalité de mes consoeurs...
Notre taux de burn-out est faramineux. 30% de jeunes profs ne font pas plus que 5 ans dans le métier. Peu d'homme s'y risque et de moins en moins d'étudiants décident de s'en aller en enseignement...
Notre profession est de moins en moins valorisée. Les parents prennent pour leur enfant et ne nous soutienne plus. On n'arrive même pas à les rencontrer quand ça ne va pas en classe! Je dois maintenant élever des enfants et non plus leur enseigner.
Est-ce que vous connaissez beaucoup de personne qui travaillent pour 45 000 dollars avec 18 ans de scolarité(6 ans d'université), 7 ans d'ancienneté et faisant 40 heures semaine minimum mais dont 35 seulement qui sont reconnues?
Ne vous y trompé pas; j'aime mon travail!
Je ne changerais pas celui-ci. Mes conditions je les accepte. Mais arrêter de dire que nous "chiallons" pour rien! Mettez-vous dans nos souliers un peu...On a de moins en moins de ressources et de plus en plus d'élèves ayant besoin d'aide dès la maternelle...Qui ne voudrait pas changer cela...